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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 17:04
Les experts les appellent désormais les "trois F". "F" pour "fuel", "food" et "financial", trois facteurs dont l'impact, en se superposant, a abouti à fragiliser encore davantage les ménages les plus pauvres. Alors que depuis des mois, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) prévenait que la crise économique aurait, après l'envolée des prix alimentaires et celle du pétrole, des conséquences sur la sous-alimentation, elle précise aujourd'hui l'ampleur de ce phénomène: environ 100 millions de personnes supplémentaires seront touchées par la faim cette année.

Définition. La sous-alimentation décrit un état de manque important de nourriture, caractérisé par un apport alimentaire insuffisant pour combler les dépenses énergétiques journalières d'un individu qui entraîne des carences nutritionnelles. Prolongée, elle entraîne des dommages irréversibles et, au final, la mort.

Selon la FAO, plus de 25 000 personnes meurent chaque jour de sous-alimentation.

Le terme se distingue de celui de malnutrition, qui comporte une dimension qualitative, désignant un état pathologique causé par la déficience ou l'excès d'un ou plusieurs nutriments.

Prévalence. La proportion de la population en situation de sous-alimentation diffère d'un pays à l'autre. Entre 2003 et 2005, elle était, par exemple, de 63 % au Burundi, 21 % en Arménie et en Inde, 9 % au Ghana et en Chine, et de moins de 5 % en France.

Selon ses estimations, publiées vendredi 19 juin avec deux autres agences de l'ONU, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), la sous-alimentation atteindra un niveau record en 2009, 1,02 milliard d'être humains (+11 % par rapport à 2008), passant ainsi, pour la première fois, le cap redouté de 1 milliard. En 2005, ils étaient autour de 870 millions à souffrir de la faim. Selon ces trois institutions, la crise efface peu à peu les progrès accomplis ces dernières années en matière de lutte contre la faim.

Pour la FAO, "la récente aggravation de la faim dans le monde n'est pas le résultat de mauvaises récoltes au niveau mondial, [mais de] la crise économique qui a provoqué baisse des revenus et pertes d'emplois", ce qui a réduit l'accès des pauvres à la nourriture. Il y a six mois, l'agence avait estimé le nombre de victimes de la faim en 2008 en forte hausse, à 963 millions de personnes, puis l'avait révisé à la baisse (915 millions), du fait de la production mondiale record de céréales. Désormais, ses évaluations repartent à la hausse, et la crise économique est considérée comme la principale menace.

Ses multiples conséquences pèsent déjà sur les populations : baisses des exportations qui laissent des travailleurs sans emploi; licenciements dans l'industrie des mines ou le tourisme; recul des transferts d'argent des membres des familles partis gagner leur vie à l'étranger; retour dans les campagnes des travailleurs des villes ou hors des frontières, comme c'est beaucoup le cas en Asie du Sud actuellement.

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